L'homme infini
Milton Bradford devait se cacher. Fuir. Pour cela, il avait tout l'univers, mais aucun refuge possible. Il pouvait plonger dans les fournaises d'hydrogène des soleils, s'engloutir dans les abysses de gaz des planètes géantes, se perdre dans les grands courants de matière morte, se mêler aux foules de toutes les races, de tous les mondes habités. Il pouvait manifester sa colère en effaçant ces mondes, tordre la logique, décréer, en somme. Comme çà, d'une pensée. C'était merveilleux et angoissant d'être Dieu.