L'Antarctique de l'amour
Dans une forêt aux alentours de Stockholm, la narratrice, surnommée Inni par son petit frère, est violée, étranglée, dépecée et jetée aux quatre coins d'un terrain. Les arbres, la lumière, le bruit de l'eau, du sang qui s'écoule, la peur, la douleur forment la constellation des sensations d'Inni. Cette scène terrifiante, lancinante, nous est martelée pour être diffractée à l'infini, revécue jusqu'à épuisement.
Avant de sombrer dans l'oubli, Inni visite ou revisite les lieux et les visages qui ont peuplé son quotidien. Héroïnomane et prostituée, elle retrouve parents, enfants, amours passées et présentes, jusqu'à cette nuit fatidique où elle montera dans la voiture de son dernier client. Malgré la noirceur du propos, Sara Stridsberg éblouit par la beauté et la poésie de sa prose. Dans les interstices de l'horreur se révèlent des moments de grâce et de lumière purs.