L'Or T1 - Issaïas ou le colibri
Issaias. Issaias et son oncle Mariano, Brésiliens, arrivent en Guyane pour chercher l’or. A Maripasoula, ils tombent sur les hommes de Lucy, la fille du Gran Man, le chef coutumier Boni, patronne des exploitations d’orpaillage. Emmenés sur une île du Maroni, on leur confisque leurs papiers d’identité… L’enfer au paradis Une nature sauvage et luxuriante sous un soleil radieux. L’image est belle et ferait rêver les métropolitains mais la réalité est tout autre sur ce territoire français lointain, à la frontière du Surinam. Pour vivre, il faut chercher l’or, dans la boue, y perdre ses ongles, son âme parfois et même sa vie. L’or amassé revient à une organisation mafieuse, et les chercheurs d’or, ouvriers à la petite semaine n’en touche aucun bénéfice sinon celui de garder la vie sauve d’un jour à l’autre. Brésiliens clandestins et français s’affrontent autour du précieux butin et esquivent aussi les attaques des gendarmes. "un gendarme français, ça galope moins vite qu’une balle de flic brésilien" Une plongée suffocante dans la torpeur des chercheurs d’or La gestion calamiteuse de l’Amazonie par l’Etat mêlée aux intérêts violemment divergents d’une poignée de personnages va faire exploser un village pris dans les cahots et les sauvageries de la fièvre de l’or. Aux confins les plus sombres de la République Française, L’or montre une réalité contemporaine qui nous semble exotique et éloignée de nos habitus. Pourtant Bihel et Piatzszek sont au plus juste de la réalité et soulèvent un coin du voile de ces conflits humains, économiques et environnementaux qui secouent cette micro société violente et indigente. C’est l’histoire haletante des orpailleurs de misère, des bandits sans toit, sans foi, ni loi sinon celle de la magie noire et de la poudre d’or ! « Ici l’or est aux Bonis et beaucoup de ceux qui l’ont oublié pourrissent dans la forêt. Mon problème c’est que je suis le Gran Man de ce village et chaque nuit, les esprits de la forêt m’engueulent à cause de tous ces morts…ils se tortillent au pied de mon lit et ils me gueulent dans les oreilles: Maréchal, Maréchal, t’as encore déconné!