Gangs de Paris
Requiem pour un milieu défunt : costumes croisés, belles américaines et poésie de l'argot n'appartiennent plus qu'au répertoire suranné des vieux polars "made in France". La grande mutation se produit au tournant des années 1970 alors que la démolition des Halles signe le coup de grâce porté au Paris populaire. Désormais, c'est en banlieue que ça se passe ; les nouveaux voyous portant cheveux longs et blousons sont plus enclins au braquage spectaculaire des agences bancaires qu'à la rente pépère du julot casse-croûte. Question d'efficacité... et peut-être d'adrénaline. Le temps et les modes passent ; on s'intéresse aux fourgons blindés, à la drogue... Autres rapines, autres trafics. Il reste, trente ans plus tard, que les fils spirituels des pionniers du crime périphérique n'ont pas quitté la banlieue et fournissent fidèlement, au gré des affinités de cités ou même de cages d'escalier, les bataillons du grand banditisme.