Etranges étrangers et autres poèmes
Poète de la joie de vivre et de la liberté, Prévert était aussi celui de la révolte. Il dénonce le racisme, la misère et l'injustice tout en gardant son chant inimitable.
«Allez allez
ne ramenez pas tant votre science
Tout le monde ne peut pas tuer tout le monde
Croyez-en ma vieille expérience
Alors
tout saccagé qu'il est
le Grand Bal du Printemps
peut-être
ne fait que commencer»
Jacques Prévert écrivit «Étranges étrangers» au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, époque tourmentée où la France dévastée recourait largement à une main-d'œuvre étrangère après avoir utilisé les «cobayes des colonies» comme chair à canon et où une vague xénophobe déferlait sur le pays. Il y dénonce les injustices subies par les «hommes des pays lointains». Au-delà de sa révolte, l'auteur rend également hommage à leur vérité et à la beauté de leurs cultures multiples.