Écrits sur l'Asie
1921. Après son retour d’Union soviétique, Albert Londres, bien décidé à rester “journaliste au long cours”, embarque pour le Japon. À Tokyo, la cité “née de l’union d’un typhon et d’un tremblement de terre”, le reporter d’ EÎlsior capte la fascinante étrangeté du pays du mikado, et se lie d’amitié avec Paul Claudel, alors ambassadeur de France au Soleil-Levant. Puis c’est le départ pour “la Chine en folie” et son bouillonnement chaotique. Les villes de l’empire du Milieu sont comme des théâtres d’ombres où s’affrontent seigneurs de guerre et mercenaires et communistes, bandits et trafiquants d’opium. Loin de cette fureur, la péninsule indochinoise semble, elle, baigner dans une torpeur coloniale trompeuse, car à Saigon bruisse la rumeur d’une agitation nationaliste naissante.
Peu après, en Inde, Albert Londres observe un Raj britannique déjà en proie à l’instabilité . Hostile aux Anglais, il suit attentivement les futures voix de l’indépendance : Nehru, Gandhi, Tagore. Loin du bruit et de la fureur du nord, la péninsule indochinoise semble elle baigner dans une torpeur coloniale trompeuse.
Partout là où son métier le porte, son regard et son écriture, d’une étonnante modernité, permettent à Albert Londres de composer, reportage après reportage, un tableau unique sur l’Asie du début du XXe siècle.
1923. Né en 1884, Albert Londres a débuté sa carrière de journaliste en 1906 au quotidien Le Matin. Plus tard, il écrira pour Le Petit journal et L’EÎlsior. Ses reportages en URSS, en Amérique du Sud et en Asie ont fait de lui un véritable symbole de la profession de reporter. Créé en 1932 peu après la disparition de Londres dans le naufrage du paquebot Georges-Philippar, le prix qui porte son nom récompense chaque année les “meilleurs reporters francophones”.