En 1665, les Nouveaux Contes de Jean de La Fontaine sont saisis sur ordonnance. On les dénonce comme dangereux, corrupteurs, libertins pour tout dire. La Fontaine ne tarde pas à renier ses propres écrits et l'ensemble de ses Contes et Nouvelles grivois s'installent dans l'oubli. Car La Fontaine briguait l'Académie royale et que ce type d'écrits pouvait faire mauvais genre. Le grand spécialiste de l'érotisme, Jean-Jacques Pauvert, a eu l'eÎllente idée de déterrer ces petits contes et nouvelles en vers et de les faire publier en format de poche. Sous le bras et non plus sous le manteau, on peut se promener avec ces récits galants qui s'avèrent, il faut bien l'avouer, quelque peu coquins. C'est une joie en tout cas de découvrir comment La Fontaine, maître de la concision et de l'ellipse, évoque les ébats amoureux sans jamais précisément les décrire. Cet ouvrage constitue alors le double avantage de présenter une leçon de choses et une leçon de style. N'est-ce pas là l'essence de l'érotisme ?