Ce monde est tellement beau
Les froides vacances de février vident Paris. Lazare sait-il seulement que l'absence de sa femme, Béatrice, en visite chez ses parents rocherais, cache un virage plus radical dans sa vie? Cet homme ordinaire a apprivoisé ses désillusions sans toutefois complètement renoncer à un peu de grandeur. Dans cette solitude qui ressemble d'abord à une permission, bientôt propice aux constats les plus glaçants de la lucidité, le voilà qui trouve un chemin vers la mer. Une version de lui même qui saura "se glisser à l'intérieur des choses pour connaître leur douceur".
Sous notre blafard ciel contemporain, dans un monde qui a vendu son âme au ricanement, Lazare aperçoit peu à peu la forme de sa propre résistance à cette dégringolade spirituelle - à travers la météorologie des visages amis, derrière le nom des nuages ou malgré la disparition des moineaux.
C'est un roman sur la camaraderie qui élargit le cœur, qui chevauche les idées heureuses et les profonds chagrins, où Sébastien Lapaque transcende la mélancolie et l'acuité du diagnostic pour nous offrir une épiphanie douce, tendre et lumineuse. Avec lui c'est une forme d'envol que le lecteur tutoie.