Casimir et Caroline
Au fond Caroline n’est pas une personne mauvaise, mais il lui manque le fondement moral. À elle comme à tous les autres qui traînent à la fête de la bière de Munich. Une fête tapageuse et toujours un peu mélancolique parce ni la musique ni les zeppelins ne peuvent faire oublier durablement la tristesse des cœurs et des corps. Casimir, l’ami de Caroline, a perdu son travail de chauffeur et Caroline se méprend quand elle pense que cela ne peut pas avoir de conséquences sur leur relation. Depuis quelque temps déjà, la décomposition de la société bourgeoise s’est mise en marche. Nous sommes au début des années trente et la suite est connue. Que notre temps soit considéré comme une conséquence ou une renaissance des malheurs du passé n’a que peu d’importance.
Chez Ödön von Horváth, l’acuité du regard naît d’une observation précise du kitsch et des faux sentiments qu’il sait transformer en satire pleine de poésie. Né en 1901 à Fiume sur la côte adriatique, Ödön von Horvath se décrit comme le pur produit de l’empire austro-hongrois. Élevé entre Belgrade, Budapest et Munich, il est mort en 1938 à Paris. Une branche d’arbre l’a écrasé pendant un orage.