Balistique du desir
A travers une galerie de personnages singuliers, Max Obione nous parle d'un monde amer et violent. Un monde où Eros et Thanatos font mauvais ménage. En écrivant ces histoires, noires à souhait, âpres, dérangeantes, sensuelles ou teintées d'humour, on pressent que leur auteur est tarabusté par la question du mal. On assiste à cet énigmatique passage à l'acte, à la transgression suprême – sordide, crapuleuse ou libératrice. On entend les monologues intérieurs dont le rythme évolue subtilement, de l'extrême cruauté à la délicatesse la plus exquise. Les voix des personnages s'insinuent dans l'esprit du lecteur soudain pris de vertige à se découvrir dans la peau d'un héros vénéneux.
Cette écriture sollicite tous les sens, se renouvelle à chaque histoire, pour faire de chacune un artefact aux éclats obscurs. La pyrotechnie narrative que met en œuvre Max Obione reflète son obsédante fascination pour la littérature.