Avant que tu ne t'endormes
II fut un temps où ma mère était irrésistible. Sous certains aspects,
elle est encore irrésistible. Anni a toujours été deux choses : irrésistible et cinglée. Avant, elle était plus irrésistible et moins cinglée ; maintenant elle est malheureusement plus cinglée et moins irrésistible. »
Dans le jeu de sa famille, Karin demande d'abord la mère, beauté brisée. Puis vient le tour du père, rêveur en retrait ; de la soeur et de son mariage qui part à vau-l'eau ; de la grand-tante, méchante sorcière ; et d'autres encore, tout aussi farfelus.
Dans ce jeu, il est aisé de perdre quand on est une jeune femme frondeuse et fragile à la fois. Alors Karin a fait sienne cette devise « L'essentiel, c'est d'avoir deux verres d'avance sur la réalité et trois verres de retard sur la beuverie », et s'accroche ainsi aux branches de son arbre de famille.