Autoroute du soleil
Le départ, le long voyage solitaire, le sauvetage imaginaire par l'amour et la dure réalité. Voilà tout. C'est la vie et le rêve de mon personnage. Qui s'en va. Seul, au volant. Sur les infinies autoroutes. Il y a peu d'objets aussi poétiques dans la vie moderne et quotidienne qu'une autoroute. Sa longueur, son rythme, c'est de la musique, c'est du défilement, c'est en sens unique ? une tragédie. Et il y a peu d'expériences également poétiques qu'un long trajet solitaire : métaphore directe du souvenir, de l'immobilité de l'individu au volant du temps qui file. Violence de la vitesse, vulnérabilité devant l'accident, territoires réduits à des images qui passent. La voiture des gens seuls au volant connaît plus et mieux leurs pensées que les chambres et les oreillers. La voiture, c'est le lieu moderne de la rêverie. Un haut lieu de la littérature. » (Grégoire Polet)