Au monde
Dans un appartement, grand, luxueux, des hommes. Très vieux hommes, faibles et puissants à la fois. Hommes aux pouvoirs aussi considérables que flous. Hommes forts. Êtres, doux, fragiles, discrets (comme des dieux antiques, apaisés). Douceur de ce monde… Êtres dont la moindre (la plus infime) décision (intention) (le moindre geste) engendre de percutants effets… Ailleurs, souvent loin, sur le monde… Énorme disproportion… Comme si ce pouvoir, (cette puissance) révélait une autre dimension, un autre ordre que l’humain. Ordre Magique ! (de vrais dieux !) On les voit, faibles, frêles, presque séniles… Ils s’endorment sur leur chaise. Ils ne se rappellent plus très bien…
Sont très bien habillés…
Des femmes, de jeunes filles, petites-filles… (ou d’autres liens encore possibles avec ces hommes-là) sont là… bienveillantes, les veillant surtout, silencieusement admiratives… Et toujours, la puissance de ces hommes, vieux, ne se manifeste que par quelques petits signes, quelques mots, par ce qu’en disent les autres (les femmes) autour… Toujours, on ne perçoit qu’une infime partie de leurs entreprises (actions)… On n’a d’eux, que des impressions, des sensations… et toujours, seulement les répercussions sur le monde, autour, loin, très, très loin… (Dans ce lieu, cet appartement, le monde est essentiellement imaginé… mais on en parle, on y pense, on le suit, on le vit, on en jouit, quand même).