Alexandre Roslin
Suédois par sang et français par cœur, Alexandre Roslin s'est évanoui parmi les pages d'une histoire de l'art peut-être trop nationaliste. Portraitiste de la société des Lumières et des souverains, cet artiste au destin européen fut reconnu en son temps par François Boucher, distingué par le roi Gustave III de Suède, appelé à la cour de Catherine II de Russie ou encore convié à Varsovie et à Vienne. Partout, le maître fut célébré pour son art magnifié du portrait. Maîtrisant à la perfection le jeu des lumières sur les étoffes, traduisant avec une adresse incomparable la finesse de la dentelle, il s'est effectivement imposé par sa virtuosité à transcrire en peinture l'aspect des tissus. Son œuvre démontre aujourd'hui qu'il sut également pénétrer l'âme de ses modèles et ce, aussi bien dans ses premiers portraits parisiens, tout empreints d'un " rococo " aux tonalités claires et fraîches, qu'avec les toiles de la maturité dont la mélancolie ne peut laisser indifférent. Témoin remarquable de son temps, Alexandre Roslin nous fait revivre ici les derniers feux d'une société qui s'éteignit, comme lui, avec la Révolution française.