À la poursuite du broutchlague mordoré
Keskeucé ? Dérangé en plein rangement, le Concombre revient, plus masqué que jamais et, pour la première fois, amoureux. Au risque de perdre le «s» de son patronyme. Mais avant de séduire la belle Zaza, il va falloir résoudre les problèmes, faire avancer les choses et livrer au monde reconnaissant la Vérité Ultime…
Le Concombre masqué a été créé en 1965 par Mandryka pour Vaillant, le journal de Pif. Par la suite, ce personnage connut de nombreuses autres aventures dans Pilote, L'Echo des Savanes ou Spirou. Mais l'insuccès des albums parus chez Dupuis au début des années 1990 avait fini par décourager l’auteur, qui décida de laisser le Cucurbitacé en sommeil. Le Grand prix d’Angoulême, obtenu en 1994, n’y changea rien. Le déclic revint en 2003, grâce à une exposition rétrospective à Genève qui prouva à Mandryka l’intérêt du public pour le héros « 100% végétal, donc 100% sain ». Dès lors, un projet de nouvel album se mit en route, avec prépublication sur le site officiel du concombre.
Après quinze ans d’interruption, l’auteur a peaufiné le retour de son personnage fétiche : Le bain de minuit, en plus de l'histoire principale, comporte une préface où le Concombre retrouve sa panoplie enturbannée de Maître du Monde, un épilogue qui rend hommage aux vertes (forcément vertes) années et un cahier additionnel d'extraits du « Livre du Grand Tout ».
Cultivant un univers absurde et poétique qui emprunte autant aux surréalistes qu’à la psychanalyse, le tout étant lié par une épaisse couche de grotesque et de dérision, cette série reste un ovni inclassable, comparable à l'Ubu d'Alfred Jarry. Avec des bretzels liquides plutôt que des chandelles vertes