Extrait: Un hélicoptère. C’est comme ça que tout a commencé. Un hélicoptère passant dans le ciel, le claquement de son moteur avançant au-dessus d’elle par une froide matinée d’hiver. Ça et le craquement de la neige sous ses chaussures alors qu’elle progressait prudemment sur le trottoir rendu glissant. Simplement, sans signe annonciateur. L’air était vif, le claquement du moteur à rotor de l’hélico perçait les bruits étouffés par la neige. Elle avançait perdue dans ses pensées autour de la foule pressée. Un flot humain se rendant au travail par une journée normale hormis la neige tombée dans la nuit. Elle monta les trois marches du perron, franchit la large porte et s’engouffra dans son bureau en ressentant avec bonheur la chaleur qui l’emplissait. Amy s’installa dans son fauteuil, lança son ordinateur, lut ses mails et commença à traiter ce qu’elle trouvait fastidieux. Elle agissait toujours ainsi, le pénible pour commencer… Elle travailla jusqu’en milieu de matinée, s’étira et quitta son fauteuil avec énergie. Elle parcourut l'étroit couloir de l'agence en deux enjambées, remarqua avec satisfaction le reflet accompagnant sa démarche gracieuse sur le miroir du hall d'entrée. La trentaine on la disait bien faite. Sa longue silhouette aux formes harmonieuses la satisfaisait encore. Elle effectua un tour sur elle même devant la glace, sourit, pinça les lèvres. – Mmm, pas si mal. L'éclairage feutré du bureau avantageait son teint pâle. Elle prit une moue sexy, remonta délicatement ses cheveux bouclés, tendit la jambe pour en apprécier le galbe puis se rendit à la machine à café pour y déposer sa tasse. En revenant dans son bureau elle s'empara machinalement d'un trousseau de clefs et sortit relever le courrier. Elle s’arrêta quelques secondes sur le seuil de l’agence. Les brumes matinales s'étaient dissipées, la neige avait partiellement fondu. Elle observa les passants engoncés dans d'épais manteaux qui avançaient rapidement sur l'étroit trottoir longeant les vitrines aux décorations de Noël. Elle remarqua que cette fébrilité contrastait avec la morosité du ciel. Lawrence, le gérant de la supérette voisine lui fit un signe de la main qu'elle lui rendit accompagné d'un sourire. Les enveloppes glissaient entre ses doigts. Elle les inspectait une à une en profitant de la fraîcheur revigorante de l'extérieur. Parvenue à la fin de son tri son visage s'assombrit. Elle se sentit contrariée. Cela faisait plus d'un mois. Elle se revoyait tapant et expédiant cette lettre sur la demande de Nicholas: tu vas voir, c'est inespéré pour elle. Dans deux jours on aura une réponse, elle va se jeter sur l'occasion. Elle le revoyait lui dicter le courrier, l’excitation qu’il avait dans le regard. Oui, mais voilà, elle n'avait toujours pas répondu ! Fin de l'extrait Présentation de l'éditeur: Amy ne savait pas. Elle pensait cette vieille femme inoffensive. Et s'était trompée ! Et maintenant que la famille Roberts s'installe au 3600 Prospect Avenue... Que va t-elle faire ?