Tu meurs? Je vis. Ainsi commence et s'achève ce magnifique roman d'amour écrit en hommage à l'homme, au sexe et au désir. "Toutes les nuits je m'endors en rêvant que tu me surprends. Que tu me prends? Et lorsque je te retrouve atone sur ce lit dont tu ne te lèveras plus, je cherche l'homme de ces nuits, l'entrepreneur de mon désir endormi. Je ne pense qu'au sexe. Le reste n'est qu'habillage d'une vie." Un homme se meurt donc d'une tumeur au cerveau. À ses côtés une femme l'aime et lutte contre cette rivale. Une concurrente implacable qui a pris possession de l'esprit et du corps de son amant. Elle est face à la dégénérescence, face à l'abandon. Incapable de faire le deuil de celui qui fut l'homme aimé et qui est dorénavant l'homme mourant. Guettant l'éveil du désir dans les moindres réminiscences de ce corps qui s'enfuit vers l'au-delà, cherchant dans la haine et la force de leur amour passé les raisons de croire encore, d'espérer. Tu meurs? Je vis. Rien ne dure, seul compte l'instant présent, celui du partage et de la jouissance. Le reste n'est que mémoire. Psychanalyste de formation, Sophie Cadalen, remarquée pour son premier roman, Le Divan, signe un texte d'une grande beauté, sans fard et sans excès, tout en interrogation. Une introspection relative à la passion, à la naissance du plaisir et à son évanouissement. --Stelio Paris