Mon livre surprise
La petite infante de Castille
Si d'aventure, comme le chevalier du vieux romance espagnol, on rencontre une infante perchée en haut d'un chêne et qu'elle vous demande de l'emmener, quel parti choisir ? S'en aller d'abord, tenir conseil, tel le chevalier, au risque de ne plus trouver personne en revenant au chêne...
ou prendre en croupe l'infante, et advienne que pourra! L'allégorie de La petite infante de Castille s'impose à Henry de Montherlant lorsque, à Barcelone, la vue d'une toute jeune danseuse de music-hall allume en lui le feu d'un subit mouvement de passion.
Rien de plus aisé que d'approcher l'enfant. Cette facilité même serait assez rebutante, mais renoncer n'est-il pas un autre piège ? Fuyant dans l'lle de la Félicité, l'écrivain poursuit l'analyse des désirs contradictoires qui font de lui un « voyageur traqué ».
C'est sur une suite de portraits de danseuses espagnoles que s'achèvent des réflexions dont la pertinence, jointe à la perfection désinvolte de l'écriture, donne une qualité de rigueur tonique à ce 2e volet du triptyque : Les voyageurs traqués.
Source : Le Livre de Poche, LGF