Dans les quatre récits qui composent ce volume, Paul Morand nous présente quatre étonnantes amoureuses qui se nomment Escolastica, Agathe, Parfaite de Saligny et Doña Pilar.

Escolastica, c'est à San Francisco, au début du XIXe siècle que nous la découvrons. Folle, elle l'est autant qu'elle ne fait pas l'amour. Et c'est bien plus tard, au miIieu de la guerre civile espagnole, que nous apprendrons comment ont fini les amours d'Escolastica la folle et du Prince Tobolsky.

Dans Parfaite de Saligny, l'amour ardent et muet de Parfaite et de Lou de Tincé progresse pour finalement s'accomplir au bord de la mort, – et de quelle façon!

Pilar, c'est une victime du mariage, comme son mari est une victime de la censure des rêves.

Une nouvelle de Morand ne se résume pas. Morand use de l'espace et du temps et de l'eÎptionnel pour mieux atteindre le permanent. Ses héroïnes font une ronde fantastique, une sarabande autour du feu, selon le rite indien évoqué dans La Folle amoureuse. C'est une fête des rêves, une kermesse folle d'autant plus extraordinaire que tout y est précis, implacablement, et que, par l'effet d'une lucidité terrifiante, le monde des apparences est ici au service d'une véritable psychologie des profondeurs.