Mon livre surprise
L'oiseau des tempêtes
Bretagne, sous le règne du Roi-Soleil. L’Oiseau des tempêtes, c’est le navire rêvé d’Artus de Bregannog. Pour l’heure, le baron contemple l’épave qu’il a acquise dans l’espoir de la transformer en une embarcation mythique, et refuse d’entendre les avertissements de ses hommes. Le navire est maudit, habité par ses fantômes d’esclaves, et tout laisse à penser que le chantier ne sera qu’une accumulation de grands malheurs, si l’on n’abandonne pas.
Il a beau flirter avec la démence depuis qu’une flèche empoisonnée lui a traversé la peau en Amérique, Artus de Bregannog garde sa morgue intacte et, cumulant quelques richesses issues de ses pillages, croit sans vaciller à son projet. Le baron sans le sou est un naufrageur.
Parmi sa garde rapprochée, on trouve Alexandre, ce vétérinaire qui lui a sauvé la vie et auquel il a enjoint de prendre femme. Une femme frivole et même parfaitement folle. Désormais qu’elle partage les jours d’un vieux garçon, elle égrène les gloires passées, mélange fantasmé de fastes de cour et de respectabilité. C’est une comédienne devenue épouse. Autant dire une prostituée sauvée du ruisseau. Dans ses bagages, Marion, sa fille dont elle va faire une orpheline. Devenue l’obsession d’un familier du baron et muse à son insu, courant le danger d’une mort certaine tandis qu’on intrigue au point même de menacer le baron, cette enfant à peine devenue femme va fuir, aidée en sous-main par son beau-père.
De cette fuite naîtra une odyssée, et Marion de quitter le rôle qui lui était naturellement dévolu : celui d’une proie facile, et même d’une traînée. S’adaptant aux obstacles jetés sur son chemin, quittant parfois son genre pour se réaliser dans des rôles taillés pour les hommes, multipliant les rencontres décisives, Marion ne suivra qu’une voie, celle de la liberté.