Mon livre surprise
L'Esplendente et autres contes inédits
Ce volume présente, pour la première fois, de nombreux textes inédits (aussi bien en France que dans le monde anglo-saxon) de celui qui a toujours été considéré comme auteur du seul Vathek : William Beckford. C’est en fait le dernier volume (dix au total) de l’édition des œuvres complètes entreprise chez Corti depuis une dizaine d’années.
Écrits directement en français sous l’allure d’arabesques (‘Histoire de Kebal’ et ‘Histoire de Mazin’ viennent judicieusement compléter la Suite de contes arabes publiée en 1992) ou traduits de l’anglais (‘Le transport de plaisir’, ‘Les royaumes du jour éternel’, ‘Le génie du lieu’, ‘Les montagnes de la lune’ et ‘L’Esplendente’ ne sont pas, dans leur diversité, sans rapports littéraires avec des titres aussi hétérogènes que La vision 1990, Histoire du prince Ahmed 1993, Vies authentiques de peintres imaginaires et même Vathek), – ces divers contes invitent au voyage dans le temps et l’espace (la naissance du brahmanisme aux confins de l’Asie et de l’Inde, l’Antiquité classique, la Perse glorieuse, l ‘Arabie rêvée, le 17ème siècle espagnol et, pourquoi pas, un carré de verdure ou de nature atemporel) et nous attirent également dans les zones les plus inusitées de la conscience et de la perception. Ils ont été composés par Beckford lorsqu’il avait entre 17 et 21 ans et sont l’œuvre d’un écrivain naissant qui étonne et ravit aujourd’hui par l’originalité précoce de ton et de style, la richesse d’érudition, la volupté disciplinée, l’outrecuidance des rapprochements culturels et religieux tous azimuts, l’humour sardonique, la sensualité irrésistible…
Comme pour les volumes précédents, la découverte éditoriale que représente ce dernier recueil a été rendue possible par la transcription et la reconstitution de manuscrits originaux dont on ne connaissait, pour certains, que quelques rares fragments généralement cités par deux ou trois biographes. Ceux-ci ne les ont utilisés, sans toutefois les rattacher au reste de l’œuvre, que comme exemples d’auto-fiction mais, dans ce volume d’inédits, Beckford est encore là où on ne l’attend pas : chez lui, la fiction est souvent bien plus troublante et furieuse que la vie. Aussi échevelée et singulière fut-elle.