Mon livre surprise
Goethe et Tolstoï
Thomas Mann considérait son talent d'essayiste et de polémiste comme un ingrédient" inséparable de sa nature. Il allait jusqu'à dire "Lorsque je satisfais cette tendance, j'éprouve le sentiment goethéen d'être un écrivain-né, d'une façon peut-être plus excitante qu'en cultivant l'art du roman." Ses essais étaient pour lui comme un contrôle critique sur sa vie et sa production littéraire, il y contentait sa nature de moraliste et ce qu'il appelait son "sentiment naïf du devoir". Car même dans les études proprement littéraires il aborde les problèmes moraux de l'époque et prend des positions politiques. Aussi, à la fin de Goethe et Tolstoï (1922), écrit en marge de La Montagne magique, livre-t-il ses vues singulièrement perspicaces sur l'avenir de son pays et de l'Europe.