Léna (Isabelle Huppert) est une petite Juive d'origine russe, internée dans un camp près de Perpignan, au début de l'Occupation. Pour échapper à la déportation, elle épouse un Français, Michel (Guy Marchand), qu'elle a rencontré au camp. Il n'a qu'un seul défaut : celui d'être Juif, lui aussi.

Au même moment, on célèbre à Lyon le mariage de Madeleine (Miou-Miou) et de Raymond. Madeleine est gaie, insouciante. Son bonheur sera de courte durée : Raymond, qui fait de la Résistance, sera abattu sous ses yeux par la Milice.

Deux femmes. Deux destins de femmes, que tout sépare encore. Les années noires s'achèvent. On oublie les blessures, l'humiliation, le chagrin. Léna est devenue une petite bourgeoise lyonnaise, elle s'ennuie, sans trop se l'avouer, entre ses deux filles qu'elle adore et son mari qu'elle n'aime plus - mais l'a-t-elle jamais aimé ?

Madeleine est une artiste, une femme brillante qui séduit les hommes et ignore celui qu'elle a épousé, Costa, un jeune comédien qui lui a fait un enfant. Elle étouffe à Lyon, elle rêve de monter à Paris, vivre sa vie.

La rencontre d'une Bovary qui s'ignore et d'une garçonne dans un préau d'école, en 1952, n'a rien de surprenant. Ce qui étonne, c'est le coup de foudre, puis la folle amitié qui va se nouer entre elles, une amitié si violente qu'elle bouleversera toute leur vie.