Ce que tout le monde sait et que je ne sais pas
Choses apprises inutilement – ou qui font battre le coeur. Choses légères, magnifiques ou difficiles à dire : ainsi s'écrit pour Dame Shônagon, au début du Xie siècle, la menue monnaie des jours, au fil du pinceau, dans ses « Notes de chevet »
Nous qui ne sommes ni du Japon, ni d'autrefois, mettons nos pas dans les siens, dans l'intimité des multiples savoirs ou ignorances de nos vies. Choses apprises de nos pères ou de nos mères, choses apprises par surprise, lumineuses ou sombres – choses qui ne font que passer.
Car depuis les premiers pas, les premiers mots, nous ne cessons d'apprendre. De ces apprentissages, innombrables savoir-faire et révélations de tous ordres, petites astuces du quotidien, bribes farfelues et sans usage ou fabuleux trésors, nous avons oublié le plus souvent la découverte initiale, mais son savoir nous demeure.
C'est un pays lointain qui nous instruit, le hasard des rues, le carrefour des songes.
Après « Au Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime », Elena Janvier aborde avec la même tendre lucidité la géographie intime de nos vies.